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mercredi 21 mars 2018

LA PEDAGOGIE DE LA REMEDIATION



Les finalités ou objectifs généraux fixés dans le décret-missions de 1997, imposent à tous les enseignants en Communauté Française de Belgique, de promouvoir la réussite de tous leurs élèves. Or, face à un nouvel apprentissage, tous les élèves ne sont pas égaux : certains sont, par exemple, plus lents que d'autres, éprouvent plus de difficultés, commettent plus d'erreurs.
Selon la pédagogie de la remédiation, les apprentissages se construisent justement à partir des erreurs mais aussi de leur correction. Il s'agit de faire en sorte que la correction fasse partie intégrante de la construction d'un nouveau savoir. Pour cela, il faut placer les élèves dans des situations telles qu'ils soient en mesure de corriger eux-mêmes leurs erreurs. Dans cette vision de l'enseignement, le rôle de l'enseignant ne se limite plus à diagnostiquer les erreurs et difficultés éprouvées par les élèves mais à devenir un guide-accompagnateur à la réussite en affinant les procédures de remédiation. Ces dernières doivent permettre à l'élève :
1.      d'identifier lui-même son erreur grâce à la mise en place d'un dispositif de repérage de l'erreur qui consiste à présenter à l'élève une liste lui permettant de pointer, en toute autonomie, la nature de son erreur comme « par exemple :
-          erreur de repérage de données dans la consigne
-          erreur dans le choix des connaissances utilisées
-          oubli d'une connaissance
-          erreur dans l'utilisation d'une connaissance
-          erreur de mise en relation entre deux ou plusieurs événements »[1]

2.       de traduire l'erreur en apprentissage à réaliser. En pointant aisément la nature de son erreur, l’élève identifie par la même occasion le genre de chose qui lui reste à apprendre en vue de réussir. La catégorisation des erreurs permet à l'élève de pointer les démarches par lesquelles il est passé lors de la réalisation de la tâche demandée et lui permet, dès lors, de prendre conscience des apprentissages encore à réaliser, de devenir demandeur et donc plus actif dans la construction de ses propres nouveaux savoirs.

3.       de verbaliser ses erreurs et donc de renforcer la prise de conscience. La correction devenant alors un engagement que l’élève prend pour identifier non seulement la procédure ou démarche qui n'a pas : mais surtout de la corriger.

Voici encore quelques autres pistes pour orienter les remédiations vers plus d'efficacité que les simples et traditionnelles corrections en commun :
-          L’enseignant peut établir un contrat de remédiation-apprentissage sous forme de plan de travail avec ses élèves comportant des éléments obligatoires et d'autres facultatifs.
-          L’enseignant peut proposer des travaux à partir d'un classeur de remédiation. La tâche peut même devenir valorisante pour les élèves en difficulté lorsqu'ils peuvent, par exemple, rédiger eux-mêmes des questions-réponses sur la matière qui pose problème, sur base de documents mis à leur disposition et qu'ils ont ensuite l'occasion de soumettre leurs questions et de corriger les réponses des autres élèves de la classe.
-          L'enseignant peut mettre à disposition, dans un coin de la classe, par exemple, des supports documentaires, visuels ou du matériel de manipulation supplémentaire pour permettre aux élèves en difficulté de s'exercer plus longuement.


-          L'enseignant peut encore adapter les tâches demandées en termes de longueur, de complexité, d'exigences et d'échéancier pour graduellement ensuite proposer des exigences communes à tous. En effet, pourquoi tous les élèves d'une même classe devraient toujours remettre leurs travaux à la même date et sous la même forme ?
-          L'enseignant peut organiser un système de tutorat dans sa classe. Il s'agira, toutefois de bien expliquer les rôles, de négocier avec les élèves les objectifs et de suivre de près l'atteinte de ces objectifs en fournissant les outils nécessaires à l'élève tuteur et non d'inviter simplement l'élève qui sait à brièvement réexpliquer à celui qui ne sait pas.

On peut constater que les quelques pistes de remédiation énoncées ci-dessus peuvent également concerner les élèves qui n'éprouvent aucune difficulté. Dans ce cas, on parle de «travaux d'enrichissement ou d'extension» plutôt que de travaux de remédiation. Ces derniers travaux se justifient aussi dans le cadre de la lutte contre le décrochage scolaire puisque l'important avec eux, c'est de faire en sorte qu'ils conservent le goût d'apprendre et qu'ils puissent vivre leur formation comme une période emballante, exempte de tout ennui, de toute répétition ou de tout moment dépourvu d'apprentissage. Il faut, cependant constamment, veiller au fait que ce qui est de l’enrichissement pour certains élèves, n'en est pas nécessairement pour d'autres. Réaliser un des intérêts des élèves en matière d'enrichissement peut grandement faciliter la sélection des tâches à proposer.
 Afin de pouvoir choisir plus aisément des propositions de travail à l'intention des élèves «rapides», les enseignants peuvent encore s'inspirer des pistes suivantes :
-          L’enseignant peut proposer des tâches grâce auxquelles les élèves développent leurs compétences transversales comme, par exemple, savoir résumer un texte.
-          L'enseignant peut proposer des tâches qui font appel aux processus mentaux supérieurs (analyse-synthèse-créativité-évaluation). Après avoir rédigé un résumé, les élèves peuvent, par exemple, réaliser une première de couverture ou page de garde en justifiant leurs choix d’illustrations, de composition, de police de caractère, ...
-          L'enseignant peut proposer des tâches qui mettent à profit les intérêts personnels des élèves et qui peuvent enrichir l'environnement éducatif de la classe comme par exemple, compulser de la documentation mise à disposition pour préparer une visite de la classe.
-           
Terminons cette présentation sur la pédagogie de la remédiation en insistant sur le fait que la remédiation au sein même du cours normal de la classe constitue la première priorité visée par « Le contrat pour l’Ecole » qui a instauré encore deux autres mécanismes pour lutter contre le décrochage scolaire et qui sont :
-          le maintien d'une année complémentaire au sein du premier degré depuis la rentrée 2007-2008
-          le maintien d’un parcours différencié pour les élèves s'inscrivant dans le secondaire sans avoir préalablement obtenu le Certificat d'Etudes de Base.



[1] MARTINEAU, A.-P., Chez alice.fr.

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